L’explosion des prix de l’énergie est une question vitale pour un grand nombre d’entreprises, notamment dans l’industrie et en particulier l’agroalimentaire. Mais le commerce et les services sont également concernés.
Dans ce contexte, le sommet européen qui se tient aujourd’hui à Bruxelles doit impérativement permettre d’apporter des réponses pour maîtriser, autant que faire se peut, le prix de l’énergie qui dépend largement de règles européennes. L’Europe doit afficher son efficacité et son unité, et non son impuissance, face aux réalités qui sont celles des entreprises françaises.
Dans le même temps, la CPME demande aux pouvoirs publics français que le tarif règlementé ouvert aux particuliers, s’applique bien, comme cela avait été initialement annoncé, aux entreprises employant moins de 10 salariés et faisant moins de 2 M€ de chiffre d’affaires. Or, aujourd’hui, de nombreux commerces (boulangers, bouchers, primeurs, fromagers, poissonniers…) ou TPE en sont exclus au motif que la puissance de leur compteur excède les 36 kvA.
Conférence de presse CPME : flambée des prix de l’énergie, des PME au bord du gouffre ?
Jeudi 20 octobre, autour de François Asselin, trois adhérents de la CPME ont témoigné devant la presse de l’impasse dans laquelle ils se trouvent face au renouvellement de leur contrat d’énergie.
Douze journalistes des médias nationaux (RTL, l’AFP, Le Point, Les Echos, la Croix, la Tribune, France Culture, l’Usine nouvelle, Marianne…) ont répondu présent à l’invitation de la Confédération.
Première dirigeante à prendre la parole, Marie-Emmanuelle Contesse est à la tête de l’entreprise familiale de maintenance hydraulique Mecanhydro, en Savoie. Bien qu’étant une TPE de 6 salariés, elle ne coche pas toutes les cases lui permettant de bénéficier du bouclier tarifaire prévu pour les TPE. Dans le même temps, sa facture pour 2023 bondit de 250% si elle s’engage pour 3 ans et de 150% si elle s’engage pour 2 ans ! Un poids financier qui risque de mettre à l’arrêt les investissements, donc le développement et les embauches de l’entreprise.
Jean-Dominique Regazzoni, à la tête de 2 PME dans le secteur de l’industrie textile à Troyes, Sotratex et EMO, employant 110 salariés, se heurte à une envolée des coûts qui lui sont proposés pour 2023. Son fournisseur lui propose un contrat d’un montant de plus du triple de 2022 ! Une véritable chappe de plomb pour l’entreprise qui ne pourra pas absorber cette hausse impossible à répercuter sur ses prix de vente. Une distorsion de concurrence aussi, puisque dans le textile, la concurrence vient d’Espagne et du Portugal, deux pays dont les entreprises ne sont pas affectées par la flambée des prix de l’énergie.
Le secteur de l’industrie n’est pas le seul à être touché, celui des services aussi. Dans le Val d’Oise, Laurent Pillard, qui dirige l’imprimerie l’atelier 46 et l’organisme de formation Léna conseils employant 12 salariés, s’est vu proposer pour le bâtiment de 800m2 qu’il occupe, un tarif pour 2023 qui multiplie par cinq sa facture d’électricité ! Là encore, un coût faramineux impossible à répercuter.
François Asselin a expliqué que la CPME travaillait étroitement avec Bercy qui avait pris la mesure de la situation. Mais il a rappelé que seule une décision au niveau européen permettrait de protéger efficacement nos entreprises. Une issue difficile, quand on sait que l’unanimité est loin d’être trouvée sur cette question, gérée différemment dans chaque pays. Membre de la fédération européenne SME United, la CPME se mobilise aussi dans le champ européen pour obtenir des solutions pour les TPE-PME françaises.